L’équipement d’un pilote de motocross doit protéger tout le corps. Nul ne partirait à moto sans un casque, Cependant, la partie du corps la plus souvent négligée est le cou et les vertèbres cervical !
Le cou et les vertèbres cervicales sont sollicité en permanence, et plus encore en cas de collision ou de chute. Fort heureusement, il existe désormais des minerves efficaces et pratiques à porter. Voyons de plus près comment tout cela fonctionne.
La faiblesse des cervicales
Lorsque vous roulez, vos cervicales sont déjà mises à rude épreuve entre les chocs dus au relief accidenté du terrain et le poids du casque. En cas de choc plus violent, de chute ou de collision, votre cou doit absorber des hyper flexions si votre menton est rabattu sur le thorax, des hyper extensions si au contraire votre tête par en arrière et des hyper rotations si votre tête « vrille » d’un côté ou de l’autre.
Les conséquences sont désastreuses, parfois fatales. Vous risquez un déplacement des vertèbres, un pincement du canal rachidien, une rupture de certains nerfs et au pire, la rupture de la moelle épinière.
Face à ce tableau noir, rassurez-vous, les minerves d’aujourd’hui sont extrêmement efficaces. Même s’il n’existe pas de risque zéro, elles absorbent la violence du choc, en même temps qu’elles limitent les mouvements extrêmes du cou.
Comment est née la minerve de protection cervicale ?
En 2001, le docteur Chris Leatt, un médecin sud-africain, assiste en direct à la mort d’un pilote de moto, alors qu’il accompagnait son fils, lui-même pilote. Il décida donc de mettre à profit ses connaissances médicales pour élaborer la première minerve de protection cervicale.
Aujourd’hui, la marque Leatt est leader sur ce marché, avec son homologue italien Alpinestars.
Vous trouvez aussi d’autres marques qui proposent de la qualité, comme Acerbis ou Kenny
Les conséquences du port d’une minerve de mauvaise qualité peuvent être terrible, alors ne vous laissez pas tenter par une marque totalement inconnue, ou par une entrée de gamme trop bon marché qui peut être suspecte.
Misez sur des marques qui ont fait leurs preuves, d’autant que la qualité va de pair avec la longévité. Si vous vous procurez un matériel bas de gamme, non seulement vous serez mal protégé, mais en plus, vous devrez rapidement changer votre minerve qui va se dégrader trop vite.
Enfin, les grandes marques travaillent énormément sur l’amélioration de l’ergonomie de leurs protections cervicales pour un plus grand confort pour les pilotes.
Comment choisir votre minerve ?
Les conceptions diffèrent en fonction du fabricant et des différents modèles de minerve. Le harnais de maintien à la base de la minerve se fixe à l’aide de velcro ou d’élastiques et n’empêchent pas le pilote d’ouvrir sa veste et d’accéder à ses poches intérieures.
Au-delà du simple tour de cou, la minerve doit proposer un élément de poitrine et un appui de torse – éventuellement réglables – et une plateforme conçue pour obtenir une plus grande liberté de mouvement sur les côtés. Avec des appuis qui descendent devant et derrière le torse du pilote plus larges, la pression est mieux répartie sur les épaules et le torse.
Minerve souple ou rigide ?
Le port de la minerve n’est pas obligatoire à ce jour, mais lorsque la FFM s’est posé la question, elle a demandé une étude à un laboratoire de biomécanique appliquée de la Faculté de l’Hôpital Nord de Marseille, l’INRETS.
Voici le communiqué de Jacques Bolle, le président de la Fédération, à Paris en 2010 : "Les protections cervicales souples n’apportent aucun gain de protection. Les colliers rigides, de type Leatt Brace, peuvent, dans certains cas, apporter une protection supplémentaire, mais pas suffisante pour que la FFM les rende obligatoires."
Les conclusions de l’INRETS ont en effet abouti à prouver que les simples tours de cou souples n’ont quasiment aucune utilité et que les minerves rigides étaient beaucoup plus efficaces, même si elles ne sont pas infaillibles.
Autre argument en faveur des minerves rigides, elles ne favorisent pas les dangers de blessure supplémentaire, ce qui contredit les adversaires de la minerve qui argumentent en mettant dans la balance le report du choc sur les clavicules.
Les statistiques viennent d’ailleurs appuyer cette constatation : le port de la minerve a fait baisser le nombre de lésions aux cervicales, sans faire augmenter le nombre de fractures des épaules ou des clavicules.
Donc, même si elles ne sont pas obligatoires en compétition, l’efficience des minerves rigides a été prouvée par les tests de l’INRETS.
Étudiez l’aspect pratique de la minerve
Comme pour tout l’équipement du pilote motocross, il faut trouver le juste milieu entre la protection et la mobilité. Si vous êtes engoncé dans une minerve trop imposante et trop lourde, votre agilité et votre conduite s’en ressentiront.
Le poids n’est pas un gage de qualité, les matières modernes sont plus résistantes et pourtant plus légères.
Vous devez également vous soucier de la garniture de votre minerve. Pour commencer, il ne faut pas négliger votre confort, vous allez avoir la pression sur vos épaules pendant tout le temps que vous roulez donc elle doit être rembourrée, ou dans un matériau naturellement confortable.
Ensuite, vous devez penser à la température. Si vous roulez par temps chaud, le contact direct avec une armature insuffisamment rembourrée devient vite insupportable.
Il n’est donc pas question de choisir une minerve en plastique brut, mais elle doit comporter une garniture en tissu ou dans une matière synthétique adaptée.
Pensez aussi à l’hygiène, il faut que la garniture soit facilement lavable et, si elle est en tissu, elle peut se présenter sous forme de housse amovible.
Il existe des minerves spécifiques pour les enfants, pensez-y !
Quels sont les inconvénients d’une minerve de motocross ?
Il existe deux inconvénients majeurs lorsque vous portez une minerve : vous êtes un peu limité dans vos mouvements de la tête et il peut y avoir des incompatibilités avec certains équipements, notamment le gilet ou le pare pierres.
La limitation des mouvements de la tête tend à diminuer avec les progrès des fabricants, mais il est bien évident qu’elle existe puisque c’est son principe même. En cas d’imprévu, la minerve a pour fonction, entre autres, de limiter l’amplitude des mouvements qui vont au-delà de la résistance physique du cou.
Cependant, la gêne demeure relative par rapport à la protection qu’elle apporte. Si vous n’êtes pas habitué à porter une minerve, vous allez vous sentir gêné au début, mais vous allez vite vous y faire. Avec le temps, vous la porterez naturellement et vous serez plutôt plus serein de rouler en sécurité, bien protégé.
Pour ce qui concerne la compatibilité, la minerve est compatible avec la veste et n’empêche pas son ouverture et sa fermeture. En revanche, elle ne fait pas toujours bon ménage avec le gilet de protection ou le pare pierres.
Pour remédier à ce problème, il suffit juste de l’anticiper lorsque vous achetez votre gilet ou pare pierres et/ou votre minerve.
Si vous avez prévu de porter les deux, choisissez le bon modèle. N’hésitez pas à vérifier auprès de votre vendeur afin de ne pas avoir de mauvaise surprise.
N’oubliez pas !
En cas de choc violent, de chute ou de collision, même si votre minerve ne présente aucun signe de fracture, elle peut avoir été fragilisée. Tout comme votre casque, vous devez la changer.